La culture en Algerie
La culture en Algerie
Langues parlées
L’arabe littéraire n’est la langue
maternelle de quasiment personne en Algérie. Il est appris à l’école et utilisé
par les médias et les milieux politiques, administratifs, universitaires,
économiques. Il sert de langue écrite. On parle plutôt l’arabe algérien (le
darija, l’arabe populaire) ou les langues berbères. 70% des Algériens environ
sont arabophones et 30%, berbérophones. Dans les faits, l’arabe algérien, sous
ses diverses variétés mutuellement intelligibles, sert de langue véhiculaire.
C’est une langue qui utilise d’autres ressources, lexicales en particulier, que
celles de son fonds propre. Les langues berbères les plus pratiquées sont le
kabyle (9,4%), le chaouïa (5,3%) et le tamazight (4,5%). Les Berbères du Mzab
parlent le tumzabt et les Touaregs du Hoggar, le tamahaq. Ces langues utilisent
un alphabet qui leur est propre, le tifinagh. A cela, on ajoutera que la moitié
environ des Algériens parle français.
La Révolution algérienne a valorisé une
conception arabe et unitaire de la nation, la différence ou l’antériorité
berbère relevant, selon elle, d’une idéologie coloniale et dépassée.
Aujourd’hui, les lignes de partage sont essentiellement linguistiques (même si
certaines solidarités historiques sous-jacentes ne doivent pas être négligées)
: ceux qui parlent l’arabe (autour de 70%) et ceux qui parlent une langue
berbère (autour de 30%).
Religion
L’islam sunnite est religion d’Etat. Pour
la plupart, les 99% de musulmans sont de rite malékite (l’une des quatre écoles
classiques de droit musulman). Mais, dans le Mzab, par exemple, on est ibadite
(un rameau du rigorisme kharidjite). Relevons également que les confréries
soufies ont joué un rôle important dans l’islam algérien. La petite minorité
chrétienne est surtout catholique. Quant à la vieille communauté juive, elle
est désormais réduite à quelques dizaines de personnes.
Fête nationale
1er novembre : anniversaire de la
Révolution algérienne (1954).
Calendrier des fêtes
1er janvier : Jour de l’an.
1er mai : fête du Travail.
5 juillet : fête de l’Indépendance (1962).
1er novembre : fête nationale.
Les fêtes musulmanes relèvent d’un
calendrier lunaire et changent de date tous les ans : Awal mouharram (Nouvel
An) ; Achoura (deux jours de jeûne) ; Mawlid (naissance de Mahomet) ; Aïd
el-Fitr (clôture du ramadan) ; Aïd el-Kebir (commémoration du sacrifice
d’Ibrahim-Abraham).
Histoire
Le peuplement de l’Algérie est ancien. Si
l’on commence au Néolithique, on trouve, dans le nord-est, la culture capsienne
(chasseurs-cueilleurs). Les gravures rupestres du sud-oranais et du Sahara
(adrar Ahnet, tassili n’Ajjer) sont estimées entre le 6e et le 2e millénaire
avant notre ère ; les plus récentes appartiennent donc à l’âge du bronze. On a
distingué plusieurs époques, qui marquent des évolutions historiques : période
du Bubale, période des Pasteurs bovidiens, période du Cheval et période du
Chameau. Le Sahara était alors moins aride qu’aujourd’hui.
Viennent ensuite les Berbères. Ces
populations ont investi le nord de l’Afrique, de l’Atlantique à la rive ouest
du Nil. Leur origine est obscure ; les Capsiens étaient-ils des proto-Berbères
? Leur unité semble d’ordre linguistique. Quoi qu’il en soit, les
confédérations berbères occupent le terrain pendant le premier millénaire.
Faisons un point au IIIe siècle avant JC : les Maures sont installés dans
l’actuel Maroc, puis le royaume des Massaesyles occupe la côte algérienne
(jusqu’à Constantine), enfin, plus à l’est, celui des Massyles est au contact
de Carthage. Un peuple cavalier puissant, venu du sud, les Gétules, razzie les
riches vallées septentrionales. Les Garamantes contrôlent les routes
sahariennes. En 814 avant JC, les Phéniciens avaient donc fondé Carthage. Cet
établissement a déterminé le développement économique et politique de la
région. Des comptoirs (dont Ikosim, future Alger) sont égrenés le long de la
côte, vers l’Atlantique. Au IIIe siècle justement, Rome et Carthage en viennent
aux mains, ce sont les Guerres puniques, qui se termineront en 146 : « Carthago
delenda est ». Les Etats berbères auront été entrainés dans la tourmente. Les
ambitions et les alliances se font et se défont. Vers 150, Massinissa des
Massyles (238-148), allié aux Romains, a réuni le royaume des Massaesyles au
sien et créé une Numidie unifiée. Ce nouvel Etat en vient à inquiéter Rome qui,
de coups tordus en manœuvres militaires, finit par défaire le petit-fils de
Massinissa, Jugurtha (160-104). La Numidie occidentale est cédée aux Maures ;
la Numidie orientale devient un royaume-croupion, puis la province romaine
d’Africa Nova. C’est Caligula (12-41) qui récupère la Numidie occidentale, dont
il fait une province romaine, la Maurétanie césarienne. Les Gétules (vieux
entrepreneurs militaires) seront, avec le bâtiment et le développement économique,
les chevilles ouvrières de la romanisation.
- Mais, vers 235, l’empire entre en récession. La
crise frappe les provinces africaines. Dans ce contexte difficile,
une religion nouvelle aborde aux rivages numides : le christianisme.
Succès. Au cours du IVe siècle, le mouvement donatiste (de Donatus Magnus,
évêque berbère de Cellae Nigrae, au sud de Tébessa) met à l’épreuve les
équilibres qui s’établissent péniblement entre l’empereur romain et
l’Eglise. Le trouble religieux répond à la décomposition politique. En
405, les doctrines donatistes (sur les sacrements, sur l’étanchéité entre
l’Eglise et l’empire) sont déclarées hérétiques. De nombreuses communautés
numides donatistes réintègrent alors le giron catholique, certaines sont
réduites par la force, d’autres survivent un temps, puis se perdent… Le
délabrement de l’empire continue. Les Vandales sont trop conscients de
leur intérêt pour se comporter comme des vandales. A partir de 429, ils
passent en Afrique du nord avec armes et bagages. Dix ans plus tard, ils
prennent Carthage, dont ils font leur capitale. En 455, le sac qu’ils font
de Rome est digne d’Arsène Lupin : pas de massacre, mais un gros butin.
Les Byzantins mettent un terme à ce « royaume de Carthage » en 533.
Toutefois, les Berbères résistent avec détermination à la tutelle
byzantine.
Ils résisteront encore farouchement à la
poussée musulmane, à partir de 665. De 686 à 704, la reine Dihya, de la tribu
des Zénètes, s’illustre dans les Aurès. Pourtant, l’islamisation est en marche
(les berbères maghraouas se sont convertis les premiers, vers 644) et
détermine de nouvelles solidarités. En 710, la « Berbérie » est entrée dans le
monde musulman. De nombreux chrétiens partent pour la Sicile. C’est que la
conquête est religieuse ; elle suscite ainsi un ordre social et politique
nouveau, alors que la présence arabe reste faible. Dès lors, les choses
dépendront du service de vassalité que des dynasties locales accepteront ou pas
de rendre aux empires musulmans transnationaux. L’histoire est donc des
différentes manières de combiner la religion, la fiscalité, le clan et l’armée.
C’est à géométrie variable. Les différentes figures ont donné les dynasties
rostémide (776-909, opposée aux Abbassides et liquidée par les Fatimides) ;
idrisside (788-985, remplacée par les Maghraouas) ; ifrenide (790-1066,
emportée par les Almoravides, après avoir résisté aux Fatimides) ; aghlabide
(800-909, alliée des Abbassides) ; fatimide (909-972, qui, partie de la région
de Sétif, fonda Le Caire) ; maghraoua (970-1068, alliée des Fatimides et des
Omeyyades) ; ziride (972-1152, enterrée par les Almohades) ; hammanide
(1014-1152, idem). Notons ici que, contre les Zirides, les Fatimides avaient
utilisé des Bédouins égyptiens, les Hilaliens, qui ont constitué une force militaire
assez disponible, que s’arrachaient les uns et les autres. Et continuons :
dynastie almoravide (1063-1102, qui se heurte aux Zirides et aux Hammadides) ;
almohade (1152-1247, que combattent les Hafsides et les Mérinides) ; hafside
(1230-1574, qui trahit les Almohades) ; zianide (1235-1556, qui trahit les
Almohades) ; mérinide (1258-1465, concurrente un temps des Zianides).
Au début du XVIe siècle, la Reconquista
touche à son terme ; les morisques, musulmans d’Espagne, se replient au
Maghreb, y apportant la riche civilisation d’al-Andalus. Ils afflueront au
siècle suivant, expulsés par Philippe III (1578-1621). En 1509, les Espagnols
s’emparent d’Oran, qu’ils fortifient et développent, puis d’Alger. Mais ce sont
en définitive les Ottomans qui prennent la main. En 1516, les frères
Barberousse, pirates turcs, libèrent Alger des Espagnols. Et s’installent. Ils
mettent rapidement leurs possessions sous la protection de Soliman de
Magnifique (1494-1566) et déboulonnent les Zianides et les Hafsides. Le nouvel
Etat prend le nom de Régence d’Alger et sera gouverné pour le compte de la
Sublime Porte jusqu’en 1830. Enfin, pour le compte… Dans les faits, la Régence
jouit rapidement d’une large autonomie et les caisses du sultan ne verront pas
grand-chose du fruit des activités des corsaires algérois. La région d’Alger
est administrée directement par le représentant de l’empire (le dey, à partir
de 1671) ; le nord du pays est divisé en trois provinces, que contrôlent des
beys ; enfin, chaque province est partagée en cantons, qui ont à leur tête un
caïd. Dans les faits, l’administration ottomane est assez discontinue et relève
d’un équilibre précaire entre tribus ralliées et tribus hostiles (la situation
dans le sud est des plus floues). Les royaumes kabyles de Koukou et des
Ait-Abbas, par exemple, seront particulièrement rétifs. Le 12 septembre 1792,
l’Espagne rétrocède Oran au dey d’Alger.
Lorsque commence le XIXe siècle, la
puissance de la Régence décline. Ses bateaux sont surclassés par les flottes
européennes. L’agitation intérieure reprend. Les raisons de l’intervention
française sont controversées. Mais, la futilité du prétexte politique indique à
elle seule un déséquilibre nouveau : la disproportion des moyens techniques. La
machine, c’est la morale. Donc, le 14 juin 1830, les troupes françaises
débarquent à Sidi-Ferruch et, le 5 juillet, elles sont à Alger. L’ordre ottoman
n’est pas vraiment soutenu. Les Français rallient des chefs locaux. Le bey de
Constantine résistera jusqu’en 1837. C’est l’islam qui détermine les
principales résistances. Les chefs religieux appellent au djihad. Dans l’ouest,
l’émir Abd el-Kader (1808-1883) mène la révolte. Il contraint les Français au
traité de Tafna (1837), qui fait de lui le maître des deux tiers occidentaux du
pays. Deux ans plus tard, les hostilités reprennent. La France intervient alors
au Maroc et prend Abd el-Kader en tenaille : des frontières sont établies
(traité de Lalla Maghnia, 1845) qui suppriment les bases arrières de l’émir. Le
23 décembre 1847, Abd el-Kader se rend au prince Henri d’Orléans, gouverneur
général de l’Algérie. Dix ans plus tard, l’Algérie est conquise jusqu’aux
portes du désert. En 1871, la révolte des Mokrani sera comme un ultime
soubresaut. Les dernières années de la « pacification » auront été particulièrement
meurtrières. Et, pendant ce temps, le développement du pays a commencé. Des
colons sont arrivés de France et d’Espagne ; on va voir débarquer des
révolutionnaires de 1848 et des réfugiés alsaciens et lorrains, en 1871-72. En
1848, l’Algérie est déclarée territoire français et trois départements
remplacent les provinces d’Alger, Oran et Constantine. Les infrastructures sont
améliorées. La société coloniale se met en place, dans laquelle « l’indigène
musulman » a un statut ambigu. Au début du XXe siècle, la conquête du Sahara
commence.
L’Algérie coûte cher. Les efforts
consentis en font pourtant une espèce de colonie-type. Les Pieds-noirs
s’installent. Les recrues algériennes (spahis, tirailleurs) s’illustrent sur
les différents fronts durant la Première Guerre mondiale et peuplent les
cimetières militaires. L’idée nationale trouve des voix dans l’intelligentsia
musulmane : Mohamed Bachir El Ibrahimi (1889-1965), Messali Hadj (1898-1974),
Ferhat Abbas (1899-1985), par exemple. La Seconde Guerre mondiale, c’est
d’abord Pétain, puis, à partir de 1942, de Gaulle. Dans les unités qui
participent à la libération de l’Europe, de futures figures de l’indépendance,
comme Krim Belkacem (1922-1970) ou Ahmed Ben Bella (né en 1916). Les Etats-Unis
ont opté pour l’indépendance de l’Algérie. Le 8 mai 1945, antagonismes et
frustrations se font jour à Sétif ; la répression est brutale. La décennie
suivante est marquée par la radicalisation du nationalisme algérien, qui se
dote d’organisations politiques et militaires. Le Mouvement national algérien
et le Front de libération nationale (FLN) sont fondés en 1954. Dans leur
majorité, les Pieds-noirs souhaitent le maintien du statu quo. Le premier
novembre 1954, une série d’attentats (la Toussaint rouge) frappe les trois
coups d’une guerre qui taira longtemps son nom. Elle sera sanglante. Les
accords d’Evian (18 mars 1962) y mettent un terme. 700 000 Pieds-noirs prennent
le bateau. Le sort réservé aux harkis n’est à l’honneur ni de la France, ni des
nouvelles autorités algériennes.
La lutte pour le pouvoir est immédiate,
dont sortent vainqueurs Ben Bella et Houari Boumediene (1932-1978). L’heure est
au socialisme. Les terres des colons sont nationalisées (1963). Les révoltes
sont réprimées. La France essaie ses bombes atomiques au Sahara entre 1963 et
1966. Les travailleurs immigrés algériens s’installent dans le paysage
hexagonal. En 1965, Boumediene prend le pouvoir (qu’il garde jusqu’en 1978), au
programme : Etat laïc, nationalisme arabe, parti unique (FLN) et « trois
révolutions » (industrielle, agraire et culturelle). Dans l’ensemble, la
population suit. Des résultats notables sont obtenus dans tous les domaines. Le
pays est modernisé. Mais le modèle s’essouffle, l’économie patine et les années
quatre-vingt sont marquées par la montée de revendications sociales et
politiques. L’Etat est contraint de lâcher du lest. Le militantisme musulman
trouve un nouvel espace. Le Front islamique du salut (FIS) remporte le premier
tour des élections législatives de 1991 ; l’armée bloque alors le processus
électoral. S’ensuivent dix années de lutte entre l’Etat et les groupes armés
d’obédience islamiste, AIS (Armée islamique du salut) ou GIA (Groupe islamique
armé). Abdelaziz Bouteflika (né en 1937) a fait du rétablissement de la paix
civile l’un des axes majeurs de ses mandats
présidentiels.
Politique
L’Algérie est une république
présidentielle (dernière révision constitutionnelle, 1996). Le président est
élu au suffrage universel direct, pour un mandat de cinq ans renouvelable. Il
est le chef de l’exécutif et des forces armées (les affaires de défense lui
incombent). Il nomme le premier ministre. Son influence sur le travail
législatif n’est pas négligeable non plus. Le parlement est à deux chambres :
le Conseil de la Nation, la chambre haute (144 membres, dont un tiers est
désigné par le président ; mandat de 6 ans) ; l’Assemblée populaire nationale,
chambre basse (389 membres, élus au suffrage universel direct pour un mandat de
cinq ans). Le Conseil constitutionnel veille à la compatibilité des lois avec
la constitution, mais aussi à ce que la continuité du pouvoir soit assurée. Le
jeu politique algérien compte une quarantaine de partis.
Célébrités
Augustin d’Hippone (354-430) est né à
Thagaste (Souk-Ahras) et mort à Hippone (Annaba), dont il était l’évêque. Son
influence (philosophique, théologique, littéraire…) sur l’église et la culture
occidentales est immense. En fait, après lui, chaque époque a eu son
augustinisme. Mais il est également emblématique de la vitalité du
christianisme berbère à la fin de l’Antiquité.
Lalla Fatma n’Soumer (1830-1863). La «
Jeanne d’Arc du Djurdjura » (Louis Massignon), fut l’icône de la résistance
kabyle à la poussée coloniale française. Depuis, elle est un symbole
d’émancipation pour les Algériennes et son nom revient régulièrement à l’appui
de leurs revendications.
Abdelhamid Ben Badis (1889-1940) est né et
mort à Constantine. Il fut le fondateur de l’Association des oulémas musulmans
algériens (1931) ; il fonda également le Mouloudia de Constantine, un club de
football (1939). Il est une figure importante (et savante) du réformisme
musulman et du patriotisme algérien.
Orangina (1936). On doit la boisson à
secouer à Léon Beton, né natif de Boufarik. Les bouteilles rondes à la surface
granuleuse datent de 1951. Premier film publicitaire en 1972, réalisé par
Jean-Jacques Annaud et Pierre Etaix. De Boufarik à Osaka : Orangina appartient
désormais au groupe japonais Suntory.
Khaled Hadj Brahim (né en 1960), Cheb
Khaled. C’est par lui qu’est passé le renouvellement du raï, genre musical
oranais apparu au début du XXe siècle. L’adjonction de synthétiseurs, boîtes à
rythmes, basse électrique aux instruments traditionnels et des textes incisifs
ont permis à Khaled de propulser sa musique dans tout le pays, et au-delà.
Charles de Foucauld (1858-1916). Officier
viveur, puis spirituel chrétien, il installe un ermitage à l’Assekrem, non loin
de Tamanrasset. On lui doit les premières études suivies sur le monde touareg,
qu’a permises, en particulier, son amitié avec l’amenokal des Kel Ghela, Moussa
ag Amastan (1867-1920). Il contribue également à l’installation des premières
pistes automobiles du Sahara. Béatifié le 13 novembre 2005, par Benoît XVI.
Sultana Daoud (1915-1998), Reinette
l’Oranaise. Elève de Messaoud Médioni, elle fut une étoile de la musique
populaire judéo-arabe. En 1962, elle quitte l’Algérie, comme la plupart des
juifs. On la redécouvre à Romainville dans les années quatre-vingt-dix ; elle
est dès lors célébrée des deux côtés de la Méditerranée pour son apport au
style hawzi.
Savoir-vivre
Le pourboire est laissé à votre
appréciation. Pour toutes les personnes intervenant dans le cadre des
prestations achetées par notre intermédiaire, vous avez l´assurance qu´il ne se
substituera jamais au salaire. Néanmoins, il est d´usage dans la quasi-totalité
des pays du monde de donner un pourboire lorsque l´on a été satisfait du
service.
Pour les chauffeurs, nous vous
conseillons, au minimum, l´équivalent de 1,5 ou 2 euros par jour et par personne.
Nous vous conseillons le double pour les guides.
En ce qui concerne le personnel local
(porteurs, serveurs…) les usages sont très variables. Le mieux est d’aligner
votre pourboire sur l´économie du lieu : le prix d´une bière ou d´un thé, d´un
paquet de cigarettes, vous donneront un aperçu du niveau de vie et vous
permettront, comme vous le faites naturellement chez vous, d’estimer son
montant. Pour vous servir d'autres repères, vous pouvez aussi noter qu'un guide
touche environ 1 500 dinars (15 euros) par jour de travail et un chauffeur, 1
200 dinars (12 euros) par jour de travail.
Si le cas se présente, on évitera en
revanche d'encourager la mendicité, notamment celle des enfants, en faisant des
distributions « sauvages » dans la rue. Si l'on souhaite apporter son aide en
fournissant du matériel scolaire, des vêtements ou des médicaments, il est
préférable de les remettre au directeur de l’école, au chef du village ou au
dispensaire le plus proche, qui sauront en faire bénéficier les plus démunis.
L´Algérie est un pays musulman et la tenue
vestimentaire doit être correcte. En ville, les shorts, grands décolletés,
vêtements moulants sont à proscrire pour les femmes. Les shorts sont perçus
comme plutôt ridicules pour les hommes. Au Sahara, ni short, ni bermudas,
prévoir pantacourts ou pantalons.
Pendant la période du ramadan, il est
recommandé de ne pas manger, boire ou fumer en public durant la journée.
Il est interdit de photographier les
casernes, aéroports, bâtiments des postes et télécommunications. Il convient de
demander leur permission aux personnes que l’on veut prendre en photo (pour les
femmes, on demandera au mari).
Au Sahara, dans les maisons, sous les
zéribas (huttes) ou sous la tente, les invités s´assoient par terre, sur les
couvertures ou les tapis disposés à leur intention. On enlève ses chaussures.
Il n´est pas courtois de faire des
remarques sur la qualité de la nourriture, puisqu´on fait le mieux possible
pour les invités ! Tout au plus peut-on remarquer qu´elle est bien préparée : «
ikna ».
Si l´on accepte de répondre à une
invitation à boire le thé dans un campement ou dans une maison, il faut savoir
prendre son temps. Dans tous les cas, on reste jusqu´à la fin de la cérémonie
(3 infusions).
Achats
L’Algérie est un pays où la notion de «
souvenir » destiné à la vente aux touristes n’existe pas vraiment. On trouvera
des tapis un peu partout. L’orfèvrerie (argent) est une spécialité kabyle, mais
les Aurès et le Sahara ont la leur. Des artisans dinandiers martèlent le cuivre
à Constantine ou à Tlemcen. La poterie et la vannerie produisent de beaux
objets usuels. Dans le sud, les marchés et les échoppes proposent des sandales,
des pochettes, des porte-clefs de cuir, des étuis à khôl, des boîtes en cuir
repoussé… A In Salah, Djanet, Tamanrasset, les tailleurs confectionneront en un
temps record un sarouel à vos mesures. Un chèche peut un être un achat
judicieux.
Attention ! l’exportation d’objets
paléolithiques ou néolithiques, de roches ou de sable est strictement
interdite.
Cuisine
Dans le nord, la cuisine est dominée par
le couscous et les ragoûts. Si le principe du premier est assez constant (un
plat de semoule qu’accompagnent des légumes en sauce et une viande), les
variantes sont multiples, du couscous « royal » destiné aux touristes, au
couscous barbouche d’Oran (tripes, coriandre, persil, haricots blancs, œufs
durs). Les ragoûts et tajines cuisent longuement viandes (agneau, bœuf, poulet)
et légumes (pommes de terre, courgettes, aubergines, navets, fèves, etc.). Au
début du repas, on sert la chorba, la soupe traditionnelle (mouton, légumes,
vermicelle). Et, souvent, des salades. Les pâtes et le riz font partie du
quotidien. En revanche, le poisson est cher ; sauf les sardines, qui sont un
plaisir familier sur la côte. Le méchoui (agneau rôti entier) est un plat de
fête. La pâtisserie met à l’honneur les amandes, les dattes, le miel, la fleur
d’oranger. Et mention spéciale pour les fruits : les vergers algériens n’ont
pas volé leur renommée !
Au Sahara, les nomades se nourrissent traditionnellement
de lait de chèvre ou de chamelle, de céréales, de dattes et, occasionnellement,
de viande. Le mil, le sorgho et le blé servent encore à la confection de
bouillies, de galettes ou du couscous. Galette de blé ou de mil sans levain, la
taguella se cuit sous la cendre et le sable. Une fois cuite, elle est « lavée
», émiettée et arrosée de beurre fondu ou d’une sauce tomate additionnée de
légumes et de viande. L’elfetat est une crêpe épaisse, cuite sur une pierre
chaude, que l’on émiette également dans une sauce. Le lait se prend frais,
aigri, caillé ; on en fait du beurre ou du fromage. Aujourd’hui, les
populations sahariennes mangent beaucoup plus de légumes et de fruits
qu’autrefois. Et puis, les sardines et le thon en boîte, les pâtes, les confitures,
le fromage industriel en portion font désormais partie du paysage.
Boisson
Les standards de potabilité n’étant pas
les mêmes qu’en Europe, on boira de l’eau minérale en bouteille, ou des sodas
(gazouz). Toutes les épiceries en ont. Les limonades algériennes sont
d’excellente qualité. Le pays produit aussi des vins corrects, que l’on trouve
dans quelques boutiques et dans les restaurants des villes du nord qui ont une
clientèle étrangère. Le café et le thé sont consommés partout, un peu plus de café
dans le nord, un peu plus de thé (à la menthe et très sucré) dans le sud. Au
Sahara, le thé est un rituel social incontournable.
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