la casbah d alger

Casbah d'Alger


Dans l’un des plus beaux sites maritimes de la Méditerranée, surplombant les îlots où un comptoir carthaginois fut installé dès le IVe siècle av. J.-C., la Casbah constitue un type unique de médina , ou ville islamique. Lieu de mémoire autant que d’histoire, elle comprend des vestiges de la citadelle, des mosquées anciennes, des palais ottomans, ainsi qu’une structure urbaine traditionnelle associée à un grand sens de la communauté.
Entre la Casbah-forteresse et le front de mer et sur un site accidenté se sont développées des habitations majoritairement à étages devenues plus tard la vieille ville d’Al-Djazair qu’on a aussi appelée plus tard par extension Casbah.

Les caractéristiques les plus marquantes de la Casbah qui lui donnent tout son charme, sont le terrain lui-même qui est accidenté et en pente (118 mètres de dénivellation), les rues tortueuses qui nous renvoient dans un Alger mystérieux et magique d’un autre temps et l’architecture, tant extérieure qu'intérieure des maisons, ces dernières étant caractérisées par une cour intérieure carrée avec une petitefontaine, autour de laquelle est organisée toute l’habitation. La pente est tellement raide dans la partie haute de la Casbah que la plupart des ruelles sont en escaliers. Les experts admirent le prodige architectural qu'offre le spectacle de maisons enchevêtrées sur un plan très incliné, s'appuyant les unes contre 
les autres depuis des siècles.
 Les plasticiens locaux, les écrivains et les poètes, les musiciens et les interprètes, charmés et inspirés par son architecture et son ambiance singulière, continuent de la chanter.
Sur 118 mètres de dénivelé, la Casbah est un fascinant enchevêtrement de maisons basses. Tout est silencieux dans ce labyrinthe sans voiture, dont le ravitaillement se fait souvent à dos d'ânes.
L'urbanisme de la Casbah d'Alger apparait comme typique des médinas arabo-berbère du Maghreb. L'apport ottoman se retrouve essentiellement dans l'architecture militaire, notamment dans la citadelle qui surplombe la ville  14. Le terme casbah désignait par ailleurs cette citadelle avant de se généraliser, encore jusqu'à nos jours, à tout le reste de la médina comprise dans les fortifications édifiées sous la Régence d'Alger au vie siècle 14. La Casbah d'Alger apparait comme un tissu urbain complexe, apparaissant mystérieux pour les visiteurs notamment les peintres orientalistes. En effet la position naturelle du site explique ses rues sinueuses, véritables méandres caractéristiques de la ville ancienne, car la Casbah présente cette particularité d'occuper un site en relief en face de la mer. Les ruelles très étroites donnent parfois sur des impasses ou des passages voutés 14. L'âne est une des rares montures à pouvoir accéder à l'ensemble de la Casbah, ainsi par exemple depuis l'époque de la Régence d'Alger, c'est l'âne qui est employé pour le ramassage des ordures 15. Au réseau dense des ruelles traditionnelles s'ajoutent des rues carrossables, périphériques comme la Rue d'Isly, mais aussi pénétrantes comme la Rue de la Lyre qui datent de la période coloniale 16.
La Casbah possède une organisation de l'espace urbain en adéquation avec le site et son relief. Ainsi jusqu'à aujourd'hui elle reste tournée vers la mer et l'amirauté qui est son port historique. Le Corbusier jugea son urbanisme parfait, remarquant l'étagement des maisons qui font que de par leurs terrasses chacune a une vue sur la mer 17. Les spatialités urbaines sont partagés en plusieurs seuils régissant la vie sociale. Certains sont considérés comme intimes, c'est le cas des terrasses de maisons qui sont essentiellement réservées aux femmes. Le hawma, qui désigne le quartier, lui est considéré comme un espace semi-privé, alors que les centres de négoce (les souks) et de pouvoir sont considérés comme totalement publiques 18. La Casbah possède aussi dans chaque quartier des mosquées et des Kouba de saints locaux ou plus connus comme celui de Sidi Abderrahmane19

Une ruelle étroite avec sa fontaine typique de la Casbah.
La Casbah d'Alger est traditionnellement découpée en une « Basse Casbah » dont une grande partie fut rasée pour donner l'actuelle place des martyrs et une « Haute Casbah » mieux conservée avec la citadelle et Dar Soltan, le palais du Dey. La Basse Casbah est traditionnellement le lieu d'échange et de pouvoir de la vieille ville. C'est là où se concentrent les centres de décision traditionnels, comme Dar Hassan Pacha qui deviendra le palais d'hiver du gouverneur de l'Algérie durant la colonisation, mais aussi le Palais des Raïs. C'est d'ailleurs ce quartier qui concentrera les modifications de l'administration coloniale soucieuse de s'implanter au cœur d'Alger pour marquer son empreinte sur la ville. La muraille et les portes de la ville furent démolies par les militaires français durant la colonisation. Mais ils restent dans la mémoire populaire à travers la toponymie 20. Ainsi il est coutume de se repérer à Alger par les lieux des anciennes portes de la ville tels que Bab El Oued ("le" quartier populaire par excellence), Bab Jdid et Bab Azzoun 21. Dans la Casbah on retrouve les souk comme celui du quartier de la mosquée Ketchaoua et de Jamaa el houd (l'ancienne synagogue d'Alger). Certains souks ont gardé leurs spécialités, comme celui de la rue Bab Azzoun dans l'habillement traditionnel (burnous, karakou…). Le souk algérois interdit au début de la période coloniale 

 Le souk algérois interdit au début de la période coloniale s'impose encore à la population comme le moyen d'échange le plus courant  .
La Casbah reste aussi connue pour son artisanat traditionnel qui constitue une ressource pour beaucoup de familles qui se regroupaient en Zenkat (rues commerçantes), ainsi les dinandiers avaient par exemple leur Zenkat n'hass(ruelle du cuivre). Avec les mutations sociales durant la colonisation puis l'indépendance, l'artisanat a subi un net déclin. Les artisans ne se groupent plus en Zenkat (rues commerçantes), et beaucoup préfèrent abandonner un métier qui ne leur assurent plus des revenus suffisants dans une société moderne. Mais des associations locales, les habitants et dans une moindre mesure les autorités[évasif] se mobilisent pour préserver ces métiers mais aussi défendre leur rôle social par le biais d'écoles où des jeunes sont formés 24.

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